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dimanche 11 mars 2012

COMPTE-RENDU DU CHAMPIONNAT DE FRANCE A BRIGNOLES

Après des mois de préparation L’ECHEANCE EST ENFIN ARRIVEE, la compétition. Je vais enfin savoir où j’en suis exactement car même si je pense avoir été sérieux dans ma préparation, le juge de paix reste la course.
Et cette année le challenge est plus ardu et le niveau plus élevé car qui dit rouler en catégorie junior dit aussi temps de liaisons plus courts, trois tours à parcourir au lieu de deux et des adversaires ultra compétitifs qui ne se laisseront pas faire.

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Arrivé sur place le jeudi précédent la course, le vent souffle mais le soleil brille. Je ne suis pas là pour faire du farniente alors je ne perds pas de temps et vais repérer immédiatement les 3 spéciales programmées.
La région est caillouteuse, à la terre ocre et à la garrigue épaisse. C’est dans ce décor que sont dessinées LES TROIS SPECIALES de six minutes chacune environ. Je profite des conseils avisés de Pierre Marie Castella, responsable du collectif Espoirs FFM, pour m’imprégner des tracés et trouver les meilleures trajectoires.
La SP 1, sans dénivelé important serpente entre les arbustes et la garrigue qui arrivent à hauteur de pilote. Il est difficile de s’y repérer et l’étroitesse du chemin ne laisse AUCUNE MARGE D’ERREUR. En plus il y a des passages truffés de rochers qui nécessitent des changements de rythmes permanents. Il est aussi évident que des ornières vont vite se creuser et ainsi nécessiter d’adapter le pilotage à chaque passage.
La SP 2, tracé dans une carrière, est assez RAPIDE ET LARGE avec plusieurs montées et descentes relativement dures dans lesquelles il est facile de faire une erreur et perdre beaucoup de temps.
Enfin la SP 3 dite extrême est un MIX avec au début du technique et sinueux, ensuite on doit passer un ruisseau et la partie finale tracée dans une prairie est plus rapide agrémentée d’obstacle artificiels comme des troncs, des pierriers et même des whoops !
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Maintenant que le décor est planté, parlons de la course :
En ce SAMEDI matin je piaffe d’impatience, à la fois anxieux et pressé d’en découdre. Un coup de démarreur et le son envoutant de ma SHERCO résonne : C’est parti… Sans mise en jambe réelle puisque nous arrivons à la première spéciale par la route, je me lance pour chasser le chrono mais je ne suis pas chaud donc je préfère garder une marge de sécurité. Au fur et à mesure j’augmente le rythme mais alors que j’aborde l’arrivée, moins de 10 mètres avant la ligne JE CHUTE BETEMENT. Le temps de relever ma monture et de repartir, une bonne dizaine de secondes s’envolent. Rageant !!!
Je ne suis pas abattu pour autant et préfère enchainer en laissant cette péripétie de coté. Je ferai les comptes ce soir. Le CH qui suit est agréable avec notamment un ruisseau à remonter juste avant d’arriver à la SP2. C’est un point spectacle et donc le public s’y est massé. J’ai l’habitude de ce genre de passage donc je passe cette portion sans encombre.
Au moment de m’élancer dans la SP2 JE SUIS REMONTE COMME UNE PENDULE. Je m’applique, essaie d’avoir du rythme dans les enfilades et une fois passé la ligne cela se confirme : Je claque le 4EME TEMPS. Ca me confirme que je suis compétitif.

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La liaison qui suit, toujours sinueuse, me permet de jouer avec ma moto à laquelle je dois me faire car piloter un 4 temps est nouveau pour moi mais elle est si facile à inscrire dans les virages que c’est un régal. Pour l’anecdote, le tracé est si lent que je passe quasiment jamais le 4ème rapport.
Troisième chrono, je sais que je vais faire quelque chose de bien, et cela se vérifie rapidement car j’ai de bonnes sensations et la garrigue défile vite… J’avale les obstacles artificiels sans aucun problème, notamment les whoops. Bilan : 5EME TEMPS. Je confirme.
Au CH3 qui suit je profite de la petite dizaine de minutes d’avance pour me reposer car le CH qui suit est annoncé serré. Au passage mon assistance modifie l’assiette de ma moto pour être encore plus vif dans les portions étriquées.
Je m’élance hyper motivé car il est hors de question pour moi de prendre une pénalité dans cette liaison que nous découvrons et pour laquelle nous n’avons pas d’indication sur le rythme à conserver. Cela se passe très bien, notamment dans le passage du ruisseau, et j’arrive avec deux minutes d’avance, bouclant ainsi le PREMIER TOUR sur une NOTE POSITIVE.
Revenu dans la spéciale où j’avais chuté au tour précédent, je mets un point d’honneur à rouler propre pour ne pas renouveler mon erreur.
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Avec le 8EME TEMPS à la clé, c’est satisfaisant car les écarts sont vraiment minimes. La bataille bat son plein et il faut vraiment attendre le passage du dernier concurrent pour savoir où on est.
Dans le parcours de liaison qui suit, concentré sur mon pilotage, j’aborde les marches en rochers qui précèdent un tunnel à vitesse élevée mais je place mal ma roue avant et CHUTE LOURDEMENT. Je ne suis pas blessé mais l’avant de ma moto est complètement vrillé. J’essaie de redresser ma fourche tant bien que mal mais la fin de la liaison s’avère difficile avec une direction totalement faussée.
A l’assistance on remet dans l’axe l’avant de ma moto pour continuer le combat : A croire que l’adversité me motive, je signe le 5EME TEMPS de la spéciale, ce qui dans ces conditions est super.
Dans l’ultime chrono de cette deuxième boucle, après avoir parcouru la liaison sans problème particulier je ne réussis pas à faire mieux que le 10EME TEMPS ce qui est moins bien que dans les chronos précédents mais je relativise car une fois de plus les écarts sont infimes.
Je sais que les écarts seront serrés en fin de journée et donc assure dans le CH serré maintenant que je sais comment l’aborder. Cela s’avère judicieux, je garde des forces pour la fin de journée. En guise de dernier tour nous refaisons la SP1 et rentrons sur Brignoles directement par les chemins. Je réussis le 7EME TEMPS ce qui est conforme aux résultats d’ensemble de ma journée.
De retour au parc d’assistance je rencontre des problèmes pour changer mon pneu arrière ce qui est inhabituel. Grace aux conseils de mon coéquipier Jordan Curvalle j’y parviens enfin dans les temps mais j’ai eu chaud. En fait cela venait du fait que j’ai trop mis de graisse dans le pneu avant de monter le bib mousse. Un détail qui aurait pu me coûter cher.
Au moment de la publication des résultats, je suis 7EME DE LA JOURNEE ce qui en soit est GLOBALEMENT SATISFAISANT mais à seulement 3 secondes du 5ème ce qui me fait regretter cette chute de début de journée.
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DIMANCHE, après une bonne nuit réparatrice, je suis décidé à aller chercher le haut du tableau même si je sais que cela ne va pas se faire sans mal. Il va falloir rouler à la limite.
Manque de chance, alors que je quitte le podium départ comme d’habitude, je ne m’aperçois pas que je viens de perdre le carton de pointage à présenter aux contrôles horaires. C’est lors de mon arrivée au CH1 que je m’en rends compte, je suis dépité car je prends 10 SECONDES DE PENALITE qui c’est sûr pèseront en fin de journée.
Enervé par ce problème, je m’élance dans la première spéciale à fond, en ayant retenu la leçon de la veille et donc en m’étant échauffé bien plus. Cela paye puisque je sors le 6EME TEMPS.
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Je repars aussitôt en liaison en essayant de ne pas gamberger suite à l’incident du matin car c’est là que je risque de me faire mal. Le CH passe très vite et j’arrive à la spéciale 2 dans le même état d’esprit qu’au départ : Tout donner pour ne rien regretter. Et je ne regrette pas cette stratégie car passe les cellules d’arrivée avec le 7EME TEMPS. J’ai l’impression d’exploiter de mieux en mieux le potentiel de ma machine.
Dans les deux chronos suivants je fais les 9EME et 7EME TEMPS de la catégorie sans chercher à savoir où je me positionne au provisoire. Je prends les chronos les uns après les autres en faisant de mon mieux.
Tout va bien jusqu’à la spéciale 2 du deuxième tour. Alors que je suis en plein chrono, à pleine vitesse, je perds l’avant et CHUTE. Je glisse dans les cailloux mais alors que je veux reprendre ma moto je m’aperçois qu’au contraire de moi qui n’ai rien, ma SHERCO a souffert de la chute. Un des radiateurs est complètement déformé et l’ouïe pliée. Heureusement mon protège-radiateur MECA SYSTEM a évité le pire, il n’y a pas de fuite. Je redémarre rapidement et finis la spéciale en mode survie. Je perds environ 20 secondes dans l’histoire. Dès la sortie de la spéciale je bricole mon ouïe pour qu’elle ne me gène pas quand je roule mais une fois de plus je viens d’anéantir tous mes efforts en une fraction de secondes.
Je ne veux pas baisser les bras et me bats en liaison pour garder le même rythme qu’avant cet incident. J’y parviens mais au prix d’un effort important si bien que quand j’arrive dans l’avant dernier chrono du week-end je subis un COUP DE POMPE.
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Je me remotive et réalise à ma grande surprise le meilleur résultat ma journée, à savoir le 5EME TEMPS. Dans ces conditions je suis très content.
Au CH mon assistance consolide ma réparation de fortune pour pouvoir finir la journée sans problème, d’autant qu’il me reste encore à parcourir le CH serré. Physiquement je prends soin de bien manger et bien boire car même si ce CH est court en temps il demande un effort intense. J’arrive à boucler ce CH à la même vitesse que les tours précédents, direction la dernière spéciale.
En guise de bouquet final je sors un satisfaisant 8EME TEMPS tandis que, une fois n’est pas coutume dans la catégorie les écarts sont serrés.
Le retour sur Brignoles n’est qu’une formalité, je rallie le parc d’arrivée tranquillement même si je suis pressé de connaître le résultat de la journée.
Et le RESULTAT DE LA JOURNEE est DECEVANT car je finis 10EME à 7 secondes du 6eme mais je positive en me disant que j’aurais pu tout perdre dans ma chute.
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Au soir de cette première course de la saison, un BILAN s’impose :
En termes de SENSATIONS, le petit coup de mou dimanche après-midi me prouve qu’il faut encore que je peaufine ma préparation physique mais pour une ouverture cela est plutôt normal. Coté PILOTAGE, je poursuis mon adaptation au pilotage du 4 temps, ce qui est facilité par les aptitudes exceptionnelles de ma SHERCO. J’ai fait deux erreurs qui m’ont couté cher mais j’ai limité les dégâts.
Au niveau des RESULTATS bruts, le championnat sera serré jusqu’à la fin et même si je suis 8EME AU PROVISOIRE du championnat de France je suis toujours au contact pour atteindre le top 5 qui est mon objectif.
J’en ai les capacités, mes chronos le prouvent, mais pour cela il faut que je parvienne à atteindre un niveau constant sur chaque spéciale.
Je tiens à remercier mon assistance qui a fait un super boulot ce week-end, Pierre Marie Castella pour ses conseils et bien sûr tous mes partenaires.
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