Dans un article intéressant paru dans Le Devoir du vendredi 27 mars, le journaliste Louis-Gilles Francoeur explique comment le gouvernement du Québec, dans son dernier budget, consent des subventions et des crédits d'impôts démesurés et injustifiés aux personnes qui feront l'acquisition de voitures tout électrique — dont l'impact réel est sujet à questions —, alors que celles qui opteront pour des voitures hybrides rechargeables, aussi efficaces d'un point de vue énergétique, mais plus économiques et plus rentables pour la société, ne recevront qu'une fraction de cette somme.
Il souligne également le fait que les motos et les scooters, qui offrent, pour certains, des rendements énergétiques supérieurs à ces véhicules dits verts, sont complètement ignorés par cette mesure. Contrairement à ce qui se pratique dans d'autres pays, et plus particulièrement aux États-Unis où les acheteurs de deux-roues motorisés rencontrant les normes fédérales recevront la même subvention de 2 500$ que ceux qui choisiront des autos électriques ou hybrides.
Dire que le gouvernement du Québec fait preuve de manque de discernement dans ce dossier est une vérité de La Palice. Mais le plus grave, à mes yeux, c'est l'acharnement dont il fait preuve envers les motocyclistes. Pour une fois qu'il avait l'occasion de faire de la discrimination positive à notre égard, pour le bien de la communauté, il s'en prive. C'est d'autant plus dommageable que cette mesure aurait eu pour effet indirect — mais tout aussi bénéfique — de favoriser la mobilité urbaine en réduisant la circulation automobile dans les grandes villes. En plus d'améliorer notre image auprès du grand public. On est donc perdant sur tous les tableaux.
Pour couronner le tout, je viens de recevoir mon renouvellement d'immatriculation. Et je digère mal de devoir payer 329,00$ pour «plaquer» mon scooter (150 cc) et 518,00$ pour ma moto, laquelle ne figure pas dans la liste des motos à risque émise par la SAAQ. En résumé, je verse 847,00$ pour assurer un risque qui lui n'est pas le double de celui qu'encourt une personne qui ne possède qu'une seule moto. Jusqu'à preuve du contraire, il m'est physiquement impossible de piloter mon scooter et ma moto en même temps. Et pourtant, je paye deux fois. Allez comprendre quelque chose. Si, en plus, je possédais une auto, je débourserais alors trois fois pour assurer le même risque. En plus de défrayer les coûts de deux permis de conduire (classes 5 et 6). Je vous le dis, «on se fait fourrer d'aplomb!». Bientôt, il faudra dire «Merci!», en plus.
Ceux qui pensaient, il y a trois ans, quand la hausse des tarifs a été annoncée, que seuls les propriétaires de sportives passeraient à la caisse se sont mis le doigt dans l'œil. Car leur propre contribution est passée de 320$ à 518$ dans le même temps. Et a donc augmenté de près du double. Elle dépassera même 600$ l'an prochain. Malgré une saison amputée de 4 mois. Ils peuvent toujours se consoler en pensant que les proprios de sportives doivent débourser 1 030$ pour assouvir leur passion. Mince consolation, vous l'avouerez! Mais le fait demeure qu'en ciblant les «bombes roulantes» la SAAQ est parvenue à faire avaler une hausse injustifiée à la masse des motocyclistes, sans que nous réagissions le moins du monde. Ou si peu que ça ne vaut même pas la peine d'être relevé. Je le répète pour ceux qui auraient mal compris : «on se fait fourrer d'aplomb!»
Mais on doit aimer ça puisqu'on vote et revote pour ceux-là mêmes qui nous fourrent. Allez comprendre quelque chose...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire