J'en ai marre de ces slogans raccoleurs qui nous serinent des demi-vérités, de ces messages empreints de sagesse populaire et de philosophie de pacotille (du genre «ma rue n'est pas une piste de course» ou «la vitesse tue»). Surtout que c'est faux!.
J'en ai marre de ces poncifs dont le seul but est de culpabiliser l'autre en pointant une cible facile, quitte à s'en tromper. Ce n'est pas grave en fin de compte, car le but visé n'est pas vraiment de résoudre le problème, mais de donner l'impression qu'on agit.
J'en ai marre de voir une ministre pathétique faire des grands moulinets avec ses bras et brasser de l'air en pure perte. Et l'entendre dire que c'est en lisant un article du Journal de Montréal qu'elle a découvert «le problème des scooters modifiés». Une méconnaissance flagrante du dossier, de son propre aveu, qui ne l'a pas empêchée de proposer une loi répressive et inapplicable, sans tenir compte de l'avis des spécialistes, ni discuter avec les différents intervenants du milieu. La démagogie a toujours eu la faveur des politiciens sans idées, ni vision.
J'en ai marre de me faire prendre pour un imbécile par des gens que je n'ai pas élus et qui abusent de leurs pouvoirs, qui transforment notre société en prison virtuelle à la «1984». Depuis le passage au troisième millénaire, les lois brimant nos libertés se sont multipliées sous le fallacieux prétexte de nous protéger à tout prix de nous-mêmes, quand ce n'est pas des «terroristes».
Personnellement, je ne veux pas mourir en santé à 110 ans, si, pour ça, je dois bouffer du tofu jusqu'à plus faim, faire un triathlon tous les jours, feindre de vouloir sauver la planête en posant des gestes dérisoires et sans impact réel ou bien arrêter de penser et surtout de parler, pour ne pas déranger les autres. Ça ne m'intéresse pas. Vivre dans une prison, fut-elle dorée, n'est pas l'idée que je me fais du bonheur.
Je veux vivre pleinement, en assumant moi-même les risques que j'encoure, profiter du temps qu'il me reste et des amis qui m'entourent. Je revendique le droit de m'adonner à mes passions sans contrainte et je m'engage à laisser les autres faire pareil, même si je trouve leurs activités sans intérêt.
Plus le temps passe et plus je désespère de voir nos décideurs s'adresser enfin à notre intelligence en privilégiant l'éducation et la formation au détriment de la répression. Mais j'ai toujours eu un faible pour les utopies et les utopistes. À force de rêver à une société meilleure, elle va peut-être finir par se réaliser. Laissez-moi au moins la liberté de l'illusion...
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