Col de Rousset |
On a beau s'évader au bout du monde, on revient toujours sur ses pas. Pour fermer une porte laissée entrebâillée. Pour terminer une discussion entamée il y a bien longtemps. Pour embrasser un être cher — une sœur, un frère, un ami — dont l'absence nous pèse. Pour retrouver l'arôme envoutant d'un souvenir d'enfance. Ou pour reprendre une route que l'on n'a pas suivie jusqu'au bout. La vie n'aime pas les histoires inachevées. Qu'elles se terminent bien ou mal est sans importance, pourvu qu'il y ait une issue.
C'est pour ces raisons que je vais en France le plus souvent possible . Car mon histoire d'amour avec mon pays natal est loin d'être terminée. En fait, elle continue de s'écrire au présent. Par petites touches subtiles, avec une intensité décuplée comparativement aux premiers chapitres que j'ai l'impression d'avoir transcrits en dilettante. Sans technique. Sans presse — on n'a pas le sentiment d'urgence quand on est jeune —, mais aussi sans amertume.
Aujourd'hui, je réalise que j'ai vécu au Québec plus longtemps que dans l'Hexagone. Même si je ne le ressens pas avec la même imprégnation. Depuis quelques temps, je vais en France avec des amis d'ici. Pour faire un lien entre mes deux univers, pour conserver un certain équilibre. C'est ça, avoir le cul entre deux chaises. Puisque l'on est mal assis, on bouge, on se débat, on tourne en rond.
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Même si la température nous a parfois joué des tours, nous avons passé un séjour magnifique — et je pense parler au nom de tous en disant cela — à rouler sur des routes extraordinaires, au guidon de motos neuves parfaitement adaptées à notre environnement. Je doute que ceux qui ont pris part à ce périple, moi y compris, pilotent au quotidien avec l'intensité et l'audace dont nous avons fait preuve en Drôme. Quand je me remémore certaines de nos escapades sportives, (Col de Rousset, Mont-Ventoux, route entre Luc-en-Diois et Aspres-sur-Buëch, Gorges de l'Ardèche), je me dis qu'on s'est vraiment fait plaisir… sans retenue, sans gêne. Tout en partageant un moment mémorable avec des gens merveilleux.
C'est peut-être pour cette raison que la majorité des gens qui m'accompagnent en France reviennent, année après année. Comme moi, ils carburent à la passion et à l'amitié, les deux seules drogues auxquelles je m'adonne. Mais aussi parce que l'endroit est magique, surtout pour les motards dans l'âme.
Clin d'œil à Pierrot et à Patrick! En espérant que vous ferez tout le chemin avec nous l'année prochaine (une porte est restée entrebâillée…). ;-)
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