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mercredi 10 octobre 2012

COMPTE-RENDU DE LA FINALE DU FRANCE ET DU WEC

Je vous avais quitté après l’Aveyronnaise Classic, première épreuve courue au guidon de la 510 Sherco avec à la clé un top 10 scratch et une victoire de catégorie, me voici de retour pour les deux dernières grosses échéances de ma saison à savoir la finale du championnat de France et la finale du mondial elle aussi courue en France.

Peyrat-le-Château, théâtre de la finale du championnat de France, c’est pour tout passionné d'enduro qui se respecte une sorte de Mecque de la discipline comme peut l'être Brioude ou Mende.
Cela évoque LA course ultime en terme d'engagement et de technique telle que l'avait voulu et créé Gilles Lalay peu de temps avant sa disparition lors du Paris-Le Cap : La Gilles Lalay Classic.
Si cette épreuve n'existe malheureusement plus, ma génération en a forcément entendu parler et venir rouler sur ces terres sera comme un pèlerinage. Certes le parcours est annoncé moins technique mais quand on sait qu'on devra traverser des lieux célèbres comme Le bois de Crozat ou le Corbeau mort cela donne des frissons d'envie mêlés d'une certaine appréhension.

Lors des reconnaissances je m’imprègne des trois magnifiques spéciales que nous ont concoctés les membres du Moto Club Peyratois. La grande prairie d’où partait la Gilles Lalay Classic jadis, l’extrême longue et très technique et enfin la banderolée mélangent tour à tour passages en sous-bois, chaumes rapides et toutes sortes d’enchainements qui en font un véritable condensé de ce qu’on peut rencontrer en enduro. Le top pour une finale où seul un pilote complet pourra s’imposer.

Tout ça n’est pas pour me déplaire car même si l’extrême est globalement lente je pense que ma 510 Sherco devrait bien se prêter au tracé en général.
Samedi matin je suis confiant, je veux bien faire et montrer que je suis capable du meilleur au guidon de ma nouvelle monture.Le parcours de liaison est plaisant, technique et usant mais c'est l'esprit de notre sport, d’ailleurs il y a beaucoup de public, un public connaisseur qui donne la priorité à la liaison plus qu’aux spéciales. C’est très agréable à voir et à entendre.
J’égrène les passages les plus fameux de la Gilles Lalay Classic sans rencontrer de difficulté particulière même si au fur et à mesure que la journée avance cela commence à devenir un vrai chantier dans des montées pleines de "poudreuse". D’ailleurs cette journée de course restera comme la plus dure de la saison pour moi dans des conditions normales (je veux dire par là sans rouler blessé).

Du coté des spéciales je réalise des chronos avec la "grosse" qui me placent comme avec la 300 mais je me fatigue moins en adoptant un pilotage plus coulé. Je me régale dans la troisième spéciale et quand je me régale les temps tombent !
La spéciale extrême porte très bien son nom, mais comme si cela ne suffisait pas j'y ai droit à une péripétie à chacun de mes passages : Tout d’abord un commissaire ne me voit pas arriver, m’obligeant à tout piler et faire demi tour pour monter une cote "chère", ensuite c’est un autre commissaire qui re-piquète quand j'arrive avec la même conséquence. Enfin c’est à nouveau un commissaire qui voulant m'aider alors que je m'étais bloqué vient se coincer sous ma moto. Je perds beaucoup de temps dans toutes ces mésaventures et j’enrage mais ces aléas font partie de la course. Quand ça ne veut pas...

Au niveau des résultats bruts je termine toutes les spéciales dans le top 5 et c'est à cette place que je finis la journée car même si j'ai été régulier j'ai pris trop de secondes dans la spéciale extrême pour viser plus haut.
Avec ce résultat je suis d'ores et déjà assuré de finir la saison à la 5ème place, quel que soit le résultat du lendemain.

Et heureusement car la journée du dimanche tourne rapidement à la catastrophe : Alors que je viens de réaliser le troisième temps dans la spéciale extrême et ainsi vaincre le signe indien ma moto me lâche sur un problème mécanique au niveau de l’injection. Fin de journée et fin du championnat de France pour moi sur une nouvelle déception. Je n’aurai pas été épargné cette saison…
La finale du WEC (World Enduro Championship) était pour moi synonyme de cerise sur le gâteau de ma saison car bien que n’ayant pas disputé l’ensemble des courses faute d’un budget suffisant cela me permettrait de me jauger au niveau international. Et non pas en catégorie junior comme lors du grand prix du Portugal de début de saison mais en catégorie E3, chez les gros bras, avec des adversaires légendaires comme David Knight ou les français Christophe Nambotin et Sébastien Guillaume, entre autre.

Durant la semaine précédent cette épreuve j’ai du réparer ma moto et j’en ai profité pour changer mon amortisseur ce qui a eu un effet bénéfique sur la maniabilité. Je suis arrivé sur le lieu de la course, à Noirétable, dès le mercredi pour effectuer les reconnaissances en compagnie de mes amis Romain Duchêne et Julien Adam qui participaient eux aussi.
Le Montoncel Racing Compétition, organisateur de cette finale a une grande expérience puisqu’il a déjà organisé un grand prix et plusieurs manches du championnat de France donc aucun souci quant à la qualité de l’épreuve. L’inquiétude vient plutôt de la météo qui s’annonce cataclysmique.

Dans le prologue couru le vendredi soir en duel je réalise une très belle performance puisque je réalise le 6ème temps de ma catégorie !!!

Le samedi, changement majeur puisqu’il a plu des trombes d’eau toute la nuit et aucune amélioration ne semble se dessiner. Deux des trois spéciales étant tracées dans des prairies verdoyantes vallonnées cela s’annonce dantesque car cela va à coup sûr devenir une véritable patinoire et par la même rendre plus physique la course.
Je suis malgré tout motivé comme jamais compte tenu de mon résultat de la veille. En plus je pars dans la même minute que Romain Duchêne que j’apprécie beaucoup.

Dans le premier tour je suis dans le top 10 ce qui est bien. Je m'applique mais je roule plus pour rester sur mes roues sans perdre le contact avec le terrain que pour attaquer à outrance.
Ce n'est pas facile mais je donne tout. En liaison il n’y a pas de difficulté redoutable même si les temps sont serrés. Seule une montée truffée des rochers et de pierres roulantes me fait souffrir et pomper un peu de jus. Heureusement le public français est présent en masse et me donne des ailes à chaque passage. Cette sensation est vraiment impressionnante et me donne des frissons !!!
Les spéciales ne se défoncent pas beaucoup en comparaison avec la météo ce qui n’est pas plus mal. C’est finalement la spéciale extrême, véritable arène où on sent le public, qui est la plus « reposante » car le terrain y est plus adhérent. Je m’y bloque une seule fois, dans le pierrier, et reste dans les 10.La fin de journée se fait toujours sous la pluie mais le moral est là et l'envie aussi. Avec Romain nous nous motivons, c'est top !!! Nos supporters sont là aussi et notre assistance fait une fois de plus du beau boulot. Pour l’occasion je suis sous le auvent Freenduro où je retrouve mon ancien "manager" Jack, mes parents, ceux de Romain et de Willy Rouyet où l’ambiance est bonne.Au terme de la journée je suis satisfait de ma prestation et plein d’espoirs pour le lendemain car la météo annonce une amélioration et donc un terrain un peu plus sec ce qui me conviendra mieux.
Au niveau sportif je décroche une belle 10ème place en E3. Physiquement je m'en suis bien sorti, d'ailleurs j'ai signé mon meilleur résultat (6ème) dans l'ultime chrono.

Dimanche matin j'ai eu une très mauvaise surprise : Mon poignet me fait très fortement souffrir. La veille j’ai bien reçu un choc mais rien ne pouvait me laisser présager de telles conséquences. Malgré tout je prends le départ avec un strapping et des médicaments. Dans la première spéciale longue de douze minutes environs la douleur est terrible si bien que je repars en liaison pour rejoindre le premier CH sans savoir si je pourrai aller plus loin. Hélas je n'ai pas à me poser la question bien longtemps puisque ma moto commence à cliqueter et relâcher une grosse fumée bleue. Arrivé au CH, ne voulant pas tout casser je me résigne à l'abandon.

Je suis très déçu de cet abandon car avec le terrain qui séchait et mes résultats encourageants de la veille j'avais à cœur de finir en beauté ma saison. J’essaie de positiver en me disant que fait honneur à mes partenaires lors de cette course d’élite préparée dans l’urgence.
Je remercie encore une fois ceux qui m'ont accompagné et sans qui cela n’aurait pas été possible à savoir mes partenaires, mes parents, mes frères, mes amis...Merci a toutes et à tous !!!

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