Revenons rapidement sur la Rand’Auvergne et la manche du championnat de France courue à Langogne :
Après ma blessure à l’épaule contractée à Scaër j’avais consulté un spécialiste qui avait décelé un arrachement du cartilage qui ne nécessitait pas d’opération mais une période de repos afin de permettre au cartilage de se reformer.
La Rand’Auvergne se déroulant après trois semaines de repos cette épreuve de masse avait valeur de test d’autant que je ressentais encore une gêne à la veille de la course.
La journée de samedi commençait difficilement pour moi car la liaison du matin était un enchainement de chemins truffés de cailloux qui me secouait la carcasse. Avant même la spéciale 2 je me demandais si je n'allais pas abandonner car les douleurs étaient vives. Mais je me suis accroché et au fur et à mesure cela a été en s'améliorant. Au niveau des résultats cela n'a pas été extraordinaire puisque je terminais à la 14ème place scratch et 2ème junior. En fait je perdais surtout du temps dans les phases de freinage que je ne pouvais exécuter comme d'habitude et dans les secteurs où ça secouait car je n’avais pas assez de force dans mon bras.
Le dimanche matin un ami médecin me donnait des médicaments qui me permettaient de passer une journée plus calme donc mes résultats furent meilleurs puisque je finissais 11ème scratch et 2ème junior. Cela aurait encore mieux si je n'avais pas arraché ma pédale de frein en spéciale (elle était arrachée dans une compression, et mon pied avec !).
Au cumul des 2 jours j’arrachais la 13ème place au général et la 2ème place junior, mais le plus important était d'avoir pu rouler et faire le point une semaine de l'avant dernière épreuve du championnat de France où si je savais que je ne serai pas à 100% physiquement, au moins je pourrai tenir une journée de moto en limitant les dégâts, ce qui était déjà bien.
Arrivé à Langogne, théâtre de l’avant-dernière manche du « France » je n’étais pas des plus optimistes mais la journée du samedi allait être encore pire que ce à quoi je pouvais m’attendre : Au milieu de la première spéciale la cloche d’embrayage de ma moto se desserrait, m’obligeant à l’abandon sur problème mécanique après quelques minutes de course seulement… J'avais la haine car je venais avec le secret espoir de reprendre la 3ème place du général et tout s'effondrait sans avoir pu défendre mes chances. Du coté de mon coéquipier Romain Boucardey cela n'allait guère mieux puisqu'il se blessait de nouveau aux adducteurs et finissait péniblement à la 4ème place. Dure journée pour les SHERCO boys !
Le dimanche commençait mal aussi puisque je chutais dès la première spéciale. Et cela n'était pas fini puisque dans le deuxième tour je déraillais en touchant une ornière, toujours dans le même chrono... Sur des spéciales devenues de plus en plus difficiles à rouler voire aléatoires je chutais à quatre reprises au cours de la journée mais je n'étais pas le seul. Ce fut une véritable hécatombe avec notamment la chute et la blessure à la clavicule d’Alexandre Queyreyre, si bien que nous ne fumes que huit à finir la journée !!! Je me suis sorti de ce jeu de massacre à la 3ème place mais sans avoir été en mesure d'inquiéter les deux premiers et sans réellement prendre de plaisir.
Au niveau comptable mon week-end pouvait se résumer comme suit : Catastrophique. En effet je faisais une très mauvaise opération en rétrogradant à la 5ème place du classement provisoire du championnat de France avec un nombre de points de retard quasi irrattrapable étant donné qu'il ne reste plus que deux jours de course et cinquante points à distribuer lors de la finale qui se courra à Peyrat le Château mi septembre.
Durant la pause estivale j’ai effectué un changement important, à savoir passer de la 300 SHERCO à la 510 SHERCO. Pourquoi ce changement de cylindrée ?
Etant donné ma position au championnat de France Junior, le fait que passerai en catégorie Elite l’an prochain ce qui m’obligera à choisir la cylindrée dans laquelle je m’alignerai et compte tenu du plaisir que j’avais eu à rouler le Trèfle lozérien l’an passé au guidon de la SHERCO SE 5.1 I-F je souhaite mettre à profit la fin de saison pour valider mon choix de passage en catégorie E3 l’an prochain.
La fin de saison sera donc un test «grandeur nature » dans diverses conditions de course.
Place à « ma » course, l’Aveyronnaise Classic. Eh oui, je suis aveyronnais et cette course me tient particulièrement à cœur pour de multiples raisons : Les paysages sont toujours magnifiques, le public nombreux, le profil itinérant de l’épreuve intéressant, l’exposition de mes partenaires locaux importante et la bataille toujours intense.
Tout débute pour moi dès le lundi précédent la course avec les habituelles reconnaissances de spéciales. Le profil des spéciales semble bien se prêter à ma nouvelle monture car la plupart sont tracées dans des chaumes relativement rapides, le reste des chronos étant tracés sur des terrains de cross.Les spéciales me plaisent et je pense qu'avec la 510 je vais pouvoir me donner !
Le mercredi laisse la place aux vérifications administratives et techniques, aux interviews pour la presse locale et les speakers. Au niveau de l’organisation deux amis sont venus rejoindre l’équipe habituelle afin de prendre les chronos, m’indiquer le classement provisoire en temps réel et les écarts avec les autres pilotes car il n’est pas toujours possible d’aller aux spéciales et aux contrôles horaires.
Les écarts sont dès le début très faibles, ça donne le ton du déroulement de trois jours à venir : On va se tirer la bourre à coups de dixièmes !Retour dans les magnifiques chemins roulants de la région de Rodez puis fin du « tourisme » et place à la deuxième spéciale.Elle sera un tournant dans ma course puisqu’à quelques mètres de l'arrivée ma moto cale, victime d’un problème technique. Je laisse une grosse poignée de secondes dans l’affaire mais je ne suis pas abattu pour autant. La course est longue et personne n’est à l’abri... Ma fin de journée sera plus calme si bien que je rallie Réquista à la 10ème place du général et 2ème national. Cela reste correct mais en deçà de mes objectifs.
Le lendemain je repars surmotivé. Nous attaquons par la dernière spéciale de la veille qui est vraiment défoncée avec des gros appuis piégeux car en fait ce sont des tas de « fesh fesh » dans lequel il est facile de se planter. A trop vouloir bien faire je fais quelques erreurs mais ma monture pardonne ceci. Avec Matthieu Gagnoud et Arnaud Devisy nous nous battons toujours dans un mouchoir de poche.Les chemins en sous-bois sont très agréables, particulièrement avec la chaleur accablante qui règne sur le département.Dans le deuxième chrono couru sur le terrain de cross de Durenque j’ai de bonnes sensations même si je n’ai pas l’impression d’être plus rapide que d’habitude. Pourtant à la sortie le résultat tombe, 2ème temps scratch… Je suis plus qu'heureux !!! D’ailleurs mon temps surprend aussi les observateurs qui me félicitent. Le soufflé retombe un peu dans la spéciale suivante avec un 9ème temps plus en rapport de ce que j’avais réalisé auparavant.
L’ultime chrono du jour se trouve sur le terrain de cross de Sébazac que je connais bien car c’est là que j’ai fait mes premiers tours de roue. Le tracé a été modifié pour emprunter les abords du circuit et ainsi conserver l’esprit enduro de l’épreuve. Une nouvelle fois je me mets la pression et à trop vouloir bien faire je me loupe, prends un mauvais rythme, ce que la 510 me rappelle en m’emmenant dans les virages que j’aborde trop vite. Je sors le 12ème temps. Le bilan de la journée est quand même positif puisque je décroche la 8ème place scratch et la victoire chez les nationaux. Au cumul des deux jours je suis 8ème scratch ce qui est mon objectif vu les forces en présence et les écarts déjà réalisés. En terme de plaisir j’ai aussi fait le plein, notamment lors d’une séance de free ride improvisée sur un double naturel que j’ai partagée avec Arnaud Devisy. On aurait pu y passer la journée... C’est aussi ça l’esprit des classiques !
Samedi, c’est grasse matinée. En effet l’ordre des départs est inversé ce qui permet aux gros numéros de profiter de spéciales et de chemins en meilleur état.
De mon coté, même si le rythme de la course est cool en comparaison avec le championnat de France je commence à ressentir la fatigue due à la chaleur qui nous étouffe.De passage pas loin de mes terres, suite à un pari avec le tenancier, je traverse la salle du bar de Saint Cyprien-sur-Dourdou au guidon de ma moto. Un peu d'ambiance ne nuit pas… Coté grands espaces et panorama nous en prenons plein les yeux lors de passages sur les crêtes. Nous avons une vue à 360 magnifique, je me dis alors que j’habite une région extraordinaire.
Sportivement cette ultime journée ne sera pas la plus prolifique puisque je ne finis que 11ème au scratch, sans avoir commis de grosse faute. Je n’ai simplement pas réussi à mettre bout à bout tous les éléments qui permettent de tomber les chronos.
Au moment de clôturer cette course mes sentiments sont partagés. Certes j’ai pris ma dose de plaisir mais là n’était pas mon but premier. Je souhaitais le top 8 et je finis 10ème scratch, je ne suis donc pas totalement heureux. Je remporte quand même la catégorie Nationaux et prouve ainsi qu’avec un peu plus de roulage à son guidon je vais pouvoir réaliser de belles choses sur la 510 SHERCO.
Pour terminer je souhaite remercier tous les bénévoles, les clubs, les propriétaires et habitants de la région qui rendent cette si belle épreuve possible. Merci à toutes et à tous !
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