Depuis quelques semaines, plusieurs compagnies pétrolières, dont Esso, ont généralisé le paiement express à la pompe. Les raisons pour ça sont sûrement nombreuses et il est même possible qu'elles veuillent ainsi réduire les vols à la pompe ou les défauts de paiement. C'est du moins le discours officiel.
Pourtant, je suis persuadé qu'il s'agit d'un prétexte, comme quand il a été décidé de généraliser les pompes «libre-service» pour se débarrasser des pompistes, il y a quelques décennies. Le risque de déplaire à un grand nombre de clients est potentiellement plus élevé que les pertes découlant de ces défauts de paiement qui doivent être marginales. Mais je peux me tromper, ce n'est pas mon champ d'expertise.
Cependant, les pétrolières ont pris soin de réserver une ou deux pompes par station-service au paiement à la caisse, pour éviter la révolte populaire.
Personnellement, je n'aime pas payer à la pompe avec ma carte de crédit, ou mon Speedpass, ce qui revient au même, à cause des retenues effectuées par les pétrolières, lesquelles peuvent atteindre 100 $ par plein si vous ne prenez pas la peine de spécifier un montant moins élevé lors du processus de préautorisation. Ces retenues qui sont en vigueur durant cinq jours ouvrables peuvent s'accumuler rapidement lors d'un long voyage, au point de mettre celui-ci en péril.
J'ai donc pris l'habitude de repérer ces pompes « normales » et d'y ravitailler. Sauf qu'un matin, en voulant faire le plein d'une de nos motos d'essai, le préposé à refuser de débloquer la pompe en me disant que les motocyclistes devaient payer d'avance, contrairement aux automobilistes, quelle que soit la pompe choisie. Et qu'il s'agissait d'une directive d'Esso.
Là, mon sang n'a fait qu'un tour et j'ai engueulé le caissier si fort qu'il a fini par la débloquer. Vous reconnaîtrez que se faire traiter de voleur par une pétrolière est un comble. Et sentir que l'on est un citoyen de seconde zone, une insulte. En plus, c'est un mauvais calcul de la part d'Esso, car les motocyclistes sont aussi des automobilistes. Parfois même des chefs d'entreprise gérant de larges flottes de voitures et de camions… J'en connais!
Une fois calmé, je me suis senti un peu nul d'avoir ainsi sermonné le caissier. D'abord, il n'y était pour rien et il se fait sûrement exploiter par Esso, lui aussi. En revanche, j'ai pris la décision de ne plus faire affaire avec l'Impériale. Pourtant, je suis un client fidèle depuis plus de 30 ans. Pour mes autos, mes motos et mon domicile.
Non seulement je ne ferais plus le plein chez Esso, mais je dissuaderais tous les motocyclistes que je croiserais de ravitailler chez des gens qui nous méprisent et nous insultent. J'ai même averti mes collaborateurs que je ne rembourserais plus les reçus provenant de chez Esso. Et je ferais la même chose avec toute compagnie pratiquant une telle politique de discrimination.
Je ne vous demanderais pas de démarrer une campagne de boycottage contre Esso et les autres pétrolières qui nous traitent comme des moins que rien, vous ne le feriez sûrement pas. Mais reconnaissez à tout le moins que ça serait bien. Surtout si nous décidions, ensemble, de favoriser un de leur compétiteur plus sympathique à notre cause.
Mais je vais arrêter là mon laïus avant de me faire traiter d'utopiste. Déjà qu'on me traite de voleur… ;-)
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